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La Princesse de Clèves Mme de La Fayette

Fiche sur l’Atlande

-          Considéré comme le premier roman d’analyse psychologique

-          Lafayette était proche de La Rochefoucauld, Madame de Sévigné, Segrais, philosophe Pascal.

-          Trois influences principales :

o   Erudition (savoir approfondi)

o   Moralisme (jansénisme : courant théologique puis philo et politique, principalement en France au 16ème-17ème siècle, en réaction à l’Eglise catho et absolutisme royal)

o   Milieu mondain

-          Trois romans parlant d’amour + histoire de France :

o   Princesse de Clèves

o   La Comtesse de Tende

o   La Princesse de Montpensier

ð  Y explore les rouages des passions humaines et de la vie à la cour, souvent liés.

-          Etude de l’emprise des passions sur l’âme : mariages rarement heureux, souverains aveuglés par la passion… (thème récurrent dans littérature de son époque). S

-          Œuvre au dvpt de la Fiction historique qui se dvp à son époque (cf Dom Carlos de Saint Réal 1672)

-          Influence des guerres de religion du 16ème (cf St Bart) et des tensions de son époque (jansénisme / jésuites)

ð  Permettre au lecteur de méditer sur des pbms contemporains

Néanmoins La Princesse de Clèves a survécu à son époque qui lui donnait du sens. Considéré comme le fondateur du roman d’analyse : roman qui laisse une large place à l’introspection des personnages

Pbmtiques[]

Genre et structure[]

Edition originale ne donne pas le genre à imprécision du genre voulu afin de se rapprocher du réel.

Seule indication : « histoire » :

-          1) histoire des historiographes, histoire officielle, éloge et érudition

ð  Donner du sens au passé, l’ordonner en l’expliquant :

·         Exploration des motivations psychologiques des grands.

-          2) genre : histoire de cour : anecdotes (très en vogue au 17ème) à valeur chrétienne : abaissement du regard, humilité. Genre mondain : représente à l’écrit ce qui se passe dans les salons (cf : les personnages qui deviennent intra diégétiques : qui deviennent narrateur d’une autre histoire dans l’histoire à ex : M. de Clèves et madame de Chartres è une des caractéristique de la préciosité).

o   Dans la Princesse de Clèves : petits incidents sont souvent causes de grandes conséquences. Ex : lettre mal recopiée par la princesse de Clèves car elle parlait avec M. de Nemours, conduira la chute politique du vidame de Chartres ce qui permettra à Catherine de Médicis de contrôles les Guise.

ð  Utilise la préciosité dont le style élégant et épuré permet de tirer l’histoire de cour du domaine de l’anecdote galante et érotique, pour en faire un genre de l’investigation morale.

ð  Double héritage (préciosité + anecdotes galantes / nouvelle historique) pour un nouveau projet.

Réutilisation des personnages intra diégétiques, des petites histoires dans la grande histoire :  traditionnellement chez les Précieuses : permet de d’échanger des idées, de chercher la vérité. Dans la princesse de Clèves : plutôt une manière de détourner la vérité, ou offre un douloureux tournent existentiel + permet de révéler les passions cachées et de se tourner vers la vertu à permet aux lecteurs d’en faire de même.


Personnages[]

Ambiguïté entre réalité et fiction : quels personnages ont réellement existés et leur histoire racontée dans la princesse : vrai ?

Trois niveaux de référence :

-          Absence de référent (ex : princesse de Clèves)

-          Référent réel

-          Référent littéraire (ex : Elisabeth de France dans Dom Carlos et Catherine de Médicis)

17ème siècle : théâtre comme roman : règle des trois unités + vraisemblance : logique interne qui ne choque pas la raison, sans besoin de preuves externes. Vraisemblance du 17ème siècle : fondée sur les caractères des personnages à typologie de caractères : ex les 3 personnages principaux : la femme la plus vertueuse du monde, l’homme le plus beau, le mari le plus aimant à ce sont les principaux personnages sans référent, cpdt ce sont les + profonds =/= personnages secondaires qui ont un référent historique. Autre ex : comparaison entre le vidame de Chartres et le duc de Nemours à tous les deux séducteurs, cpdt vidame reste dans ce rôle, en changeant de conquête tout le temps, alors que duc de Nemours, conserve tout le long sa passion pour la princesse de Clèves et accepte de ne pas l’épouser à la fin du roman è permet analyses psychologiques comparatives et critique sociale à personnage de la cours n’ont qu’un rôle, ne font que tenir ce rôle, sans profondeur ; et bienséance : politesse + cohérence psychologique, toujours dans un rapport à l’autre, ce qui se fait, ce qui se montre, sans pour autant être en accord avec les volontés personnelles. Cf : fin de La Princesse de Clèves : princesse de c refuse d’épouser M de Nemours finalement au nom de la bienséance « la bienséance lui donne un temps considérable à se déterminer » + outil pour la princesse de c de s’éloigner de M de Nemours : « la bienséance ne veut pas qu’elle soit tous les soirs avec ce qu’il y a de plus jeune dans la Cour » à son mari.

Lieux et temps de l’intrigue[]

Unité de lieu et d’action.

Deux espaces principaux : la cour (spectacle, public) et la maison en campagne (intimité, retrait) à positions morales, deux attitudes et deux rapports à soi à scénographie de l’esprit.

Deux types de cour : principale autour du roi à principalement rôle politique, et secondaires : autour de personnages centraux (=/= roi) à des espaces géo précis à anecdotes, intimité, vie de cour. UN lieu de pouvoir. Princesse de Clèves se concentre sur les cours secondaires à dépolitisation de la cour, parler + de l’intimité + vie de cour.

ð  Montrer importance du paraitre sur l’être et la vacuité des paroles échangées dans les cours secondaires.

Le récit se déroule en 1559 : mort de Henri II, fils de François Ier lors d’un tournoi à faiblesse royale qui rentre en résonnance avec la faiblesse des personnages du roman. Liens entre le récit et les affaires politiques de son époque grâce à des analepses (flash-back) prolepses intra ou extra diégétiques (annonces) : ex : Marie Stuart qui annonce son assassinat, astrologue de Henri II qui prévoit sa mort à image pertinente sur la cour du milieu 16ème siècle : se prépare à un ensemble de mariages pour garantir la paix en Europe, alors que destin sombre : cf massacre de la St Barthélémy et autres guerres de religion. 

« Hors champs » :

-          Angleterre avec Marie Stuart

-          Espagne (mariage Elisabeth et Philippe II, fils de Carles Quint)

-          Rhodes (île grecque)

-          Bruxelles

-          Metz

-          Savoie avec les mariages royaux

ð  A part pour Metz, tous ces endroits renvoient à la guerre (guerre de religion) à assombrit le récit.

La retraite à la cour dans le cabinet, à Coulommiers puis dans les Pyrénées : moyen de s’échapper de la vie de cour, de retrouver son intimité et de faire une introspection sur soi (monologues prédominent par rapport aux dialogues). Cpdt : retraites de la princesse de c sont interrompues par le duc de N. qui trompe son mari pour voir la princesse, escalade muret pour la voir et l’observe dans sa chambre à partir d’une maison qu’il a loué. Bcp de critiques voient dans l’attitude du duc un harceleur sexuel. Il faudra que la princesse parte définitivement dans un couvent à l’autre bout de la France (coupure sociale et géographique) pour que le duc la laisse tranquille à cf jansénisme qui préconise retraites, socialement et géographiquement pour préparer son salut. Thème récurrent dans littérature et pratiques du 17ème grâce à l’influence chrétienne.  

Influence de La Roche Foucault : la vertu ne sert qu’à gonfler l’amour propre de l’homme : à la fin, le lecteur ne peut savoir si la princesse s’est refusée à M de Nemours par vertu, par crainte de la jalousie ou par orgueil, pour se distinguer des autres femmes qui sont aux pieds de M. de N.

ð  Pour faire son introspection, il faut se couper du monde. Besoin de se couper totalement socialement et géographiquement pour permettre cette introspection, hors du temps et de l’espace du monde.

Etude thématique[]

Le roman[]

Reconnu comme un moment essentiel dans l’histoire du roman. CPDT : appelée lors de sa parution à la fois nouvelle, histoire, mémoires. La princesse de Clèves est à la fois entre la nouvelle par sa brièveté et son rapport historique, et le roman par ses actions exceptionnelles et ses discours intra diégétiques.

Réflexion métalittéraire : pas de genre précis à permet une réflexion sur la littérature et les genres littéraires. Est classé dans le roman puisque s’inscrit dans plusieurs styles, genres. C’est pcq difficile à définir, comme le roman, que princesse est un roman à mais, par ce flou, permet une réflexion dessus.

Princesse influencé par l’héritage aristo-platonicien à mimèsis : influence de l’écrit sur le lecteurà peur vis-à-vis du roman qui peut corrompre lecteur (et surtout lectrice !!), appelé après Flaubert le « bovarysme ». et en même temps : théorie du docere et placere : instruit et plait à la fois à roman est un style plaisant, qui peut être un outil pour faire passer des enseignement moraux.

Ici : enseignement de l’amour, Lafayette (d’après ses correspondances) ne croit pas en l’amour, anomalies du cerveau. Mais en même temps : enseignement moralisateur dans le récit va dans l’excès et la curiosité malsaine. ???

ð  Comme pour La Roche foucault à Lafayette utilise l’ironie. Souvent un mot dans une phrase permet de montrer cette ironie et de revoir le sens de la phrase. Par exemple, lorsque M de N, M de Clèves et la princesse se retrouvaient le soir pour réécrire la lettre : « La présence de son mari et les intérêts de Chartres la rassuraient en qqe sorte sur ses scrupules » : le « en qqe sorte » permet de montrer que Mme de Clèves se cache derrière la raison pour cacher ses passions et sentiments.

ð  Le roman est donc un style intéressant pour Lafayette non dans la présentation, le récit mais dans le second degré, le commentaire.

ð  C’est cette ironie et force du second degré qui fait de la Princesse de Clèves un roman moderne.

La représentation littéraire[]

Nicholas Page 2011 : Before Fiction : The Ancien Régime of Novel : affirme que dans la période moderne : notion de fiction n’existe pas.

Distinction de 3 régimes :

-          Aristotélicien : met tjs en scène des personnages qui ont censé avoir existé. Histoire et littérature interchangeables. Nuance entre les deux : Littérature : mise en scène de personnages qui ont existé mais dont on a que très peu de sources. Histoire : ce qui concerne des personnages avec beaucoup de sources, faits avérés. Littérature comble ce qui manque à l’histoire. Le fait que les personnages aient existé permet de créer de la compassion, le pathétique chez le lecteur. à Efficacité éthique : transformation du lecteur.

-          Pseudo factuel : nécessité de l’existence des personnages pour garantir l’efficacité éthique par le biais du pathétique comme dans le régime aristotélicien. Mais pas besoin de sources extérieures pour prouver existence des personnages. Sources souvent énigmatiques : retrouvées dans une vieille armoire par l’éditeur… forme d’ironie, second degré que le lecteur doit percevoir. Genre pseudo factuel : roman épistolaire du 18ème siècle.  

-          Fictionnel : personnages sont inventés, et pas d’essai pour justifier leur existence. Les personnages ne sont faits que de papier, responsabilité de l’auteur (=/= aux deux autres régimes : responsabilité limitée puisque l’auteur décrit la réalité).

Princesse de Clèves : régime aristotélicien.

-          Lafayette tout le début de son roman pour prouver existence de ses personnages, descriptions des liens familiaux, titres, généalogie…

-          Cpdt : personnages inventés : Madame de Chartres et Princesse de Clèves. Ce ne sont pas des personnages pseudo factuels puisqu’ils ont des rôles prédominants dans la société de leur époque, issus de très grande famille. Perso pseudo fac relève de l’anecdote, du commun. Persos typiquement aristotéliciens, seul pbm : n’existent pas.

-          Ces deux personnages sont la rupture d’un pacte littéraire aristotélicien



Peu de détails sur personnages et lieux à cf Le roman bourgeois : propose un choix de représentation littéraire : ne pas donner de trop grands détails sur lieux : cela perdrait le lecteur ; ni sur les persos : il faudrait s’y cantonner. Choix de représentation qui permet de se concentrer sur les persos et leur évolution.



ð  Critique de la représentation littéraire :

·         Brise le pacte aristotélicien (à princesse de Clèves étrangère à la cour d’Henri II à // avec persans des lettres Persanes de Montesquieu : personnages inventés pour critiquer vie de personnes qui ont existé)

·         Bouleverse les codes de représentations littéraires précieux, en faisant une critique sociale + morale. è Roman Bourgeois et Princesse de Clèves : renversent codes littéraires qui ne fonctionnent plus à la deuxième moitié du 17ème siècle. =/= Roman Bourgeois, Princesse de Clèves n’est pas explicite, offre une double lecture :

o   Le + historique des romans précieux

o   Critique morale sur la fragilité des âmes humaines + critique sociale sur la vie frivole à la cour.

Littérature et politique[]

Préoccupation des critiques du 20ème et 21ème siècle. Cf Nous la princesse de Clèves : relecture politique : roman féministe (cf : retraite de fin de la princesse), inter générationnel, inter soc et inter ethnique.

Relecture surtout féministe :

-          1 des premiers romans écrit par une femme avec comme personnage central une femme et donc parle sur la condition féminine :

o   Education des femmes

o   Liberté des femmes dans le cadre du mariage et dans le veuvage

o   Rôle des femmes dans la politique des Etats (importance de figure féminines royales : Elisabeth d’Angleterre, épouses de Henri 8, Marie Stuart, Catherine de Médicis et duchesse de Valentinois).

ð  Cf : Querelle des femmes (cf cours d’histoire d’hk : première querelle  des femmes en France avec le Roman de la rose au 13ème siècle, entre Christine de Pisan et Jean de Meung) : savoir si supériorité des hommes est naturelle ou vient d’un désir de domination. Nouvelle querelle  dans les 1670’, avec dans la  Fronde Lafayette, véritable cheffe de famille qui éclipse son mari  derrière  elle aux  yeux  de ses contemporains.

Dans cette relecture féministe : princesse à la foi victime du systM patriarcale et héroïne féministe, ex :

-          Mme de Chartres donne a sa fille une éducation, mais ne lui apprend que son rôle d’épouse pour garantir un bon mariage + l’engage à se soumettre à son rôle d’épouse et de future mère.

-          Résistances face au duc de N + son oncle vidame de Chartres : résistance face à la logique économique d’échanges de femmes, mais finalement laisse suggérer qu’il s’agit d’une attitude vaine et improductive.

ð  Il ne faut pas tomber dans le piège de l’héroïsme romanesque que Lafayette veut déconstruire.

ð  Princesse : personnage qui permet de montrer insatisfaction des institutions de l’éducation parentale, du mariage, de la romance extraconjugale, du veuvage et de la retraite. Ces institutions sont tjs + défav pour les femmes à cause de la violence physique des hommes (cf : menace du viol à Coulommiers).

ð  Seul horizon possible : mariage d’amour, voulu par les deux personnes (cf : dans Dom Carlos entre Dom Carlos et Elisabeth). è Vision chrétienne du mariage.

ð  Finalement, visée du roman est en accord avec les mœurs (chrétiennes) de l’époque : limite à la vision féministe du roman.

ð  Néanmoins : possible d’avoir un pt de vue actualisant : lecture qui permet de montrer la capacité des œuvres à rester signifiants au fils des époques, en recevant des sens nouveaux, même si anachroniques. Dans ce cas : à l’époque de Lafayette : critique moraliste chrétienne sur la vie de cour, ajd : roman féministe.   

Critique de la vie de cours :

-          Rois ne sont pas épargnés, personnages les + sombres :

o   François II insignifiant

o   Henri II aveuglé par l’amour qui le conduit à l’éborgnement

o   Philippe II et Henri VIII sont des monstres

-          Critique des cours en général une d’une cour en particulier ?

o   Description de la cour Henri II à // ac cour de Louis 14 : victoire face aux espagnols, contrattaque catholique, centralisation de la cour autour du roi,

-          Noms des personnages permettent de faire liens entre la cour d’Henri II et Louis 14 : même familles (cf : du c de Nemours, sous la cour de Louis 14 = frère du roi, homosexuel, libertin, qui est soupçonné d’avoir empoisonné sa première femme Henriette d’Angleterre, une amie proche de Lafayette qui était sa biographe). à Association entre personnages du roman et personnes réelles pour parler de ces dernières sous un autre personnage courante à cette époque. Néanmoins, pas d’association directe dans le roman de Lafayette. Permet seulement à la cour de Louis 14 d’avoir une familiarité avec le roman qui permet une comparaison générale plutôt que // particuliers.